On estime que les milieux humides couvrent près de 10 % du territoire québécois. Ces écosystèmes dont les exemples les plus connus sont les marais, les marécages et les tourbières regorgent de vie. Et pourtant, sur plusieurs générations, on les a asséchés pour faire place aux villes et aux champs de monoculture. Ils avaient, et ils ont encore trop souvent, la réputation de nuire au développement.
Dans cet article, nous vous proposons une définition des milieux humides, une description de leurs différentes fonctions écologique et un survol des différents types de milieux humides.
Qu’est-ce qu’un milieu humide ?

Les milieux humides sont des écosystèmes qui comportent une grande biodiversité. Principalement parce que ce sont des milieux en partie terrestres et en partie aquatiques. Ils offrent ainsi une grande variété de conditions environnementales et diverses sources de nutriments.
L’eau peut être emprisonnée dans un milieu humide ou l’inonder occasionnellement. L’eau peut y être stagnante ou courante.
Les milieux humides peuvent être d’origine anthropique ou naturelle. Dans tous les cas, on y trouve une végétation adaptée à la présence de l’eau et des sols hydromorphes.
Dans son guide Identification et délimitation des milieux humides du Québec méridional, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) propose la définition suivante : « Les milieux humides regroupent l’ensemble des sites saturés d’eau ou inondés pendant une période suffisamment longue pour influencer, dans la mesure où elles sont présentes, les composantes sol ou végétation. »
À quoi servent les milieux humides ?
Les milieux humides soutiennent une multitude de processus biologiques qui aident au fonctionnement adéquat des écosystèmes, ce sont les fonctions écologiques des milieux humides.
Les principales fonctions écologiques des milieux humides
Parmi les fonctions écologiques citées dans la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de l’eau et des milieux associés du gouvernement du Québec, les fonctions écologiques qui s’appliquent plus particulièrement aux milieux humides sont :
- La filtration des polluants
- La rétention des sédiments
- La protection contre l’érosion
- La recharge de la nappe phréatique
- La diminution des risques d’inondation et de sécheresse
- La séquestration du carbone
- L’atténuation des impacts des changements climatiques
- Le rôle d’habitats pour l’alimentation, l’abri et la reproduction de différentes espèces
- La qualité du paysage
Liste des milieux humides que l’on retrouve au Québec
Étang

Les étangs sont des étendues d’eau naturelles ou artificielles. Elles sont moins profondes que les lacs, avec moins de 2 m de profondeur lorsque leur niveau est à son plus bas, à l’étiage. Ils peuvent tout de même couvrir un large territoire.
On les retrouve souvent dans des lieux ayant de faibles pentes. Les plantes dominantes sont des plantes aquatiques flottantes ou submergées, avec au maximum 25 % de plantes émergentes.
Marais

Les marais sont dominés par une végétation herbacée et peuvent présenter un sol minéral ou organique. Les arbres et arbustes, s’ils sont présents couvrent moins de 25 % de la superficie du marais.
Les marais sont souvent liés aux zones fluviales, riveraines et lacustres. Le niveau d’eau des marais varie donc beaucoup selon les marées, les inondations et l’évapotranspiration. Les marais peuvent être inondés de façon permanente ou temporaire.
Marécage

Les marécages, contrairement aux marais, contiennent des arbres ou des arbustes sur au moins 25 % de leur superficie. Leur sol est généralement minéral est mal drainé.
Le guide du MELCC identifie deux types de marécages. Le marécage riverain qui subit des inondations saisonnières ou qui présente une nappe phréatique élevée avec une circulation d’eau enrichie en minéraux dissous. Le marécage isolé qui lui est alimenté par des eaux de ruissellement ou des résurgences de la nappe phréatique.
Tourbière

Les tourbières sont principalement caractérisées par leur végétation. On y trouve soit des sphaignes ou de plantes herbacées. Les tourbières présentent un taux de croissance de la matière organique toujours supérieur à leur taux de dégradation. Ce qui provoque une accumulation de tourbe. Cette tourbe forme un sol organique pouvant être très profond.
Elles sont constamment inondées ou gorgées d’eau parce que la nappe phréatique est au niveau du sol ou légèrement en dessous et que leurs drainage est mauvais.
D’après le guide du MELCC, Il existe deux grands types de tourbières, soit l’ombrotrophe (bog) et la minérotrophe (fen). On les différencie par leur source d’alimentation en eau et leur végétation dominante.
Toujours selon le guide du MELCC, une tourbière peut être boisée ou non boisée (ouverte). Les arbres d’une tourbière boisée peuvent atteindre plus de 4 m de haut et couvrir plus de 25 % de sa superficie.
D’autre part , les tourbières sont réputées pour leur immense biodiversité et leur efficacité à stocker de grandes quantités de carbone.
Travaux en milieux humides
Étant donné l’importance des services écologiques rendus par les milieux humides, ils existent plusieurs lois et règlements qui les protègent. Avant de commencer des travaux dans ou près de ce qui semble être un milieu humide, informez-vous auprès :
- De votre municipalité
- De votre municipalité régionale de comté
- Du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
- Du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
- De Pêches et Océans Canada
Ou contactez les sympathiques professionnels et professionnelles d’Avizo Experts-Conseils.
Références :
- Identification et délimitation des milieux humides du Québec méridional sur le site du Ministère de l’Environnement et de la Lutte contres les changements climatiques, consulté le 28 juillet 2021.